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Sondage : misophonie et éducation

Source : madailylife.com

Source : madailylife.com

Après avoir reçu quelques questions liées à la thématique misophonie et éducation et afin d’avancer ensemble sur la misophonie et le pourquoi nous sommes devenus misophones, il est vrai que cette question a toute sa place sur le site misophonie.fr 

Alors nous vous proposons de répondre à la question suivante :

Pensez-vous que la misophonie peut être due à une éducation stricte ?

Envoyer vos réponses en remplissant le formulaire qui se trouve ICI

De : Lucie R.
Le : 27 décembre 2020
Témoignage : J’ai 15 ans. Je ne pense pas que ce soit seulement lié à l’éducation, mais plutôt à toutes nos rencontres et expériences. Je suis fille d’ouvrier et de femme au foyer. Je ne fais donc pas parti d’une milieu social favorable mais ils m’ont poussé le plus loin possible dans mes études (master). Ma misophonie s’est déclenchée, d’après moi vers l’adolescence. Je ne sais pas si c’est la puberté ou autre chose qui l’a déclenché. Tout ce que je sais c’est que j’ai eu énormément de problème avec mes pairs au collège et lycée (harcèlement, mise à l’écart,…). A la fac, la misophonie était toujours là alors que je me sentais parfaitement bien dans ma peau. D’un autre côté, je ne me souviens pas beaucoup de mon enfance. Peut-être s’est-elle déclenchée plus tôt : Je me souviens que mes parents m’expliquaient que mon comportement à table devait être différent selon ou j’étais et avec qui : avec eux devant la TV : on mange tranquillement, chez les autres : on fait attention aux règles de bienséance. Mais quand j’allais voir mes grands-parents ou que de la famille venait manger chez nous, on séparait les enfants des adultes (sauf les plus jeunes). Mes cousins (seule fille à l’époque) adoraient parler la bouche pleine, roter, être vulgaire à table ou ailleurs. Je devais sourire pour me faire accepter d’eux et agir comme eux. J’en étais horrifiée et ça me dégoutait. J’ai accepté beaucoup de choses que je trouve maintenant anormal pour me faire accepter d’eux. Je ne suis presque jamais allée à la cantine car je détestais ça (le comportement des autres à table avec forcément des punitions pour toute la table). Maintenant (à part lorsque je suis à côté d’une personne qui fait des bruits de mastication ou quand je suis fatiguée), j’adore manger avec mes collègues et rire avec eux. Ca explique peut-être la misophonie sur la mastication, les cris, les bruits dits hors de la norme de la société et donc de l’école, mais ça n’explique pas pourquoi je ne supporte pas les chuchotement (vidéos où on nous guide pour se détendre avant de dormir par exemple). Les chuchotements sont considérés comme normaux, voir félicités par la société, l’école, les parents.

De : Emma D.
Le : 21 juillet 2020
Témoignage : J’ai 15 ans et je suis misophone, j’ai découvert la misophonie l’année dernière mais en entendant pleins d’autres sons au quotidien je me rends compte que ça fa!t vraiment depuis que je suis petite que je suis misophone, les bruits de bouche, les horloges, la pluie sur un velux. Et vraiment quasi toute ma famille fait des bruits de bouches, pendant un repas avec mes grands parents, ma mère à côté de moi qui fait des bruits de bouches, ma cousine pareille, et ma mamie aussi, bref j’ai trouvé tous les moyens possible et imaginables pour partir pendant le repas. Mais à eux j’en ai jamais parlé parce que je ne sais pas comment aborder le sujet. J’ai essayé avec mon père en pensant qu’il comprendrait. La première fois que je lui ai dit, mon frère a essayé de lui dire aussi ce que je ressentais, il s’est moqué de moi en faisant encore plus de bruits, du coup je suis partie m’isoler aux toilettes. La deuxième fois que je lui ai dit il a dit que c’est parce que quand il mange tout seul il a besoin de bruits autour (mes parents sont divorcés donc 1 semaine sur deux il est tout seul) et la 3e fois, il a commencé à dire que je lui reprochais tout, alors que je suis pas du genre à faire des reproches et quand je me plains des bruits de bouches c’est que je suis littéralement à bout. Il prend le fait que beaucoup de sens m’oppresse et me stresse personnellement comme ci seulement ses bruits de bouches me stressaient alors qu’il m’a vu plus d’une fois enlever les piles de l’horloge quand je suis toute seule dans le salon, et je lui ai bien dit que le bruit de l’horloge me stressait, et encore une fois il s’est moqué. Du coup ça me décourage encore plus pour en parler à ma mère. Surtout que chez ma mère y a mon beau père qui mange carrément la bouche ouverte. A table je suis stressée et oppressée et dès que j’arrive dans ma chambre j’écoute de la musique. Merci d’avoir lu.

De : Anne LP
Le : 5 mai 2020
Témoignage : Tout vient de là ! Ferme ta bouche quand tu manges, commandement premier ! Piaffer c’est mal… Ne traîne pas les pieds, ferme ta porte quand tu te coupes les ongles, mouche toi au lieu de renifler, etc… La liste est assez longue et quand on est enfant, on obéit à sa maman. Sans se douter que tout ce qu’elle a pu nous mettre dans le crâne comme principes de bonne éducation devient pour la plupart, un joli détonateur misophonique… Know the feeling ? Certaines études encore récentes parlent d’une forme d’hérédité. Bingo ! J’ai gagné ! Malheureusement, ma fille cadette aussi… Débrouille-toi avec ça maintenant, hum !? Dieu merci, il y a un nom sur cette plaie qui bouffe la vie. Et des gens d’une assoss que j’aimerais bien rencontrer. Histoire de causer et partager des trucs pour mieux appréhender le futur. Le mien, parvenu à 54 balais, ne me semble pas des plus chantants. Je prends toute aide et bienveillance à ce propos ! Merci de votre réponse.

De : Isabelle E.
Le : 8 décembre 2019
Témoignage : Bonjour, je lis vos messages pour essayer de comprendre l’irritabilité de mon mari due aux bruits qui le parasitent. Les exemples qui sont mentionnés sont effectivement désagréables, insupportables. Je les rattache au savoir-vivre et au manque de savoir-vivre de l’entourage. On m’a appris dans mon enfance, et aux enfants que je côtoyais (école, cousins…) à manger la bouche fermée, croquer discrètement, à ne pas faire de bruit en buvant, à ne pas faire crisser la fourchette dans l’assiette, à me moucher plutôt que renifler, à fermer les portes doucement, ne pas traîner les pieds en marchant… pour la bienséance et la vie en société. Je me dis que ces personnes qui souffrent d’entendre ou voir ces gestes sans doute inconscients de leur entourage, sont victimes du manque d’éducation ou de savoir-vivre de ces tiers… en dehors des bruits du chat, du robinet ou des voitures dans la rue…

De : Caroline H.
Le : 10 novembre 2019
Témoignage : Bonjour, je ne supporte pas les bruits de bouche, claquements, tics. À table avec mes enfants, je fais toujours la remarque de manger avec la bouche fermée, parfois des réflexions sur certains bruits, malheureusement mon fils prend le relais, il ne supporte pas les bruits même quand je suis pas là. J’essaie de prendre sur moi quand il est là pour qu’il apprenne à supporter tout ça… Je ne sais pas comment faire… Merci pour votre réponse.

De : Cecily
Le : 23 octobre 2019
Témoignage : Il existe un préjugé des non-misophones contre les misophones, et celui-ci est faux et doit être démenti. Beaucoup de non-misophones, y compris des psychothérapeutes qui se prétendent compétents pour soigner des misophones, partagent ce préjugé. Ce serait l’idée que les misophones sont les descendants d’une ancienne culture répressive où on se transmet de génération en génération les bonnes manières à table et dans la société. Les misophones seraient les derniers représentants d’une vie en société ennuyeuse et hérissée d’interdits, et ce sont des emmerdeurs qui doivent se décoincer et laisser la liberté s’installer dans le reste de la société. Cette vision des choses commence heureusement à être démentie par des recherches scientifiques sur la misophonie et l’ASMR, « Autonomous Sensory Median Response ». Selon ces études, beaucoup de gens ressentent un plaisir physique en compagnie d’autres personnes. Mais certaines sources de ce plaisir physique deviennent agaçantes, dégoutantes et misophonogènes. Particulièrement entendre et voir quelqu’un mâcher, manger, lécher. Ces perceptions provoquent plus de dégout que d’ASMR (de plaisir). Donc les non-misophones ressentent du plaisir et de temps en temps un peu de dégout. Les misophones, eux, ressentent énormément de dégout, par conséquent énormément de colère, et pourtant ils peuvent encore parfois ressentir du pur plaisir en compagnie d’autres personnes. Tout cela n’est pas du à l’apprentissage des bonnes manières par les misophones. C’est du à la nature même du cerveau humain. Des parties animales et involontaires du cerveau humain réagissent positivement (ASMR) ou négativement (misophonie) à la perception d’autres êtres humains. A la lumière de ces recherches, on sait maintenant que les « bonnes manières » à table et en société ne sont qu’un compromis réalisé par la culture, pour préserver la convivialité en limitant les occasions de ressentir du dégout. Si la culture va trop dans le sens de la retenue et de la pudeur, ça va nuire à des gens exubérants et extravertis. Si la culture va trop dans le sens de la libération et du laisser faire, ça va nuire à des gens qui se sentiront devenir misophones et seront exclus de cette vie en société. Le but c’est de fixer les règles du jeu social pour inclure le plus de gens possible, et ensuite, de permettre aux deux extrêmes de sortir de l’exclusion, de s’épanouir dans des entourages adaptés ou des modalités de vie et de travail adaptés. La conséquence de ces découvertes récentes, c’est peut-être qu’il faut laisser s’exprimer les misophones, y compris les enfants misophones, même s’ils disent des choses comme « Maman, papa, je n’aime pas comment tu manges! » car c’est la nature humaine qui s’exprime en eux. C’est aussi la nature humaine qui donne à leur maman ou papa de grands besoins de s’exprimer et de parler en mangeant ou de manger goulument et de bon appétit. On doit alors discuter, plaisanter, trouver des compromis, se rassurer mutuellement etc. bref, communiquer à propos de ces phénomènes qui existent et s’imposent à nous tous. Et parfois la misophonie est exagérée et empêche le repas en commun, et parfois la manière de manger ou la manière d’être est indécente et envahissante et devrait laisser plus de place à autrui. Référence : « Increased misophonia in self-reported Autonomous Sensory Meridian Response », Janik McErlean and Barnissy, UK, 2018, disponible sur scholar.google.com. Il y a plein d’autres études sur la misophonie et un peu sur l’ASMR, disponibles sur ce site.

De : Elodie P.
Le : 05 septembre 2019
Témoignage : Oui je pense que la misophonie est liée à une éducation stricte sur la nourriture. Mais n’est ce pas plutôt que j’ai eu une éducation stricte sur la nourriture parce que j’étais misophone ? L’enfant ne peux pas manger, c’est pris pour un caprice et l’étau se resserre, empirant encore plus une situation infernale. Les parents cherchant par tous les moyens à forcer cet enfant. La misophonie causale créant des traumatismes répétés encouragés par le comportement parental. Je suis incapable de faire la part de la cause et de l’effet. Mes frères non misophones n’ont jamais fait enragé ma mère lors du repas, ils étaient capable de faire ce qu’on leur demandait… Mes frères n’ont jamais été en conflit avec mes parents, ils étaient plus flexibles de caractère. J’étais en conflit avec mes parents. Conflictuelle et rageuse avec la mère qui ne me supportait pas. Quand je parlais elle me disait de me taire. Ce qu’elle ne faisait pas avec mes frères, par exemple. Je crois qu’elle ne supportait pas ma voix. Quand je faisais quelque chose, même pour l’aider, c’était critiqué et j’étais enfoncée en permanence. Quand à mon père, pas de conflit. C’est juste qu’il avait toujours raison et moi toujours tord du coup pourquoi discuter avec mon père finalement. Et puis ma mère avait toujours l’appui de mon père si besoin. Jamais mon père ne me soutenait. Ma mère se plaignait à mon père, souvent devant moi ou à voix suffisamment haute, je l’entendais. Du reste, si mon père donnait un ordre, c’était sur le champ qu’il fallait exécuter, pas dans 1 minute. Donc je dirai oui c’est possible que ce soit la cause mais aussi que dans tous les cas, le comportement éducatif parental empire les choses. Mes frères ne sont pas misophones. J’ai des troubles alimentaires chroniques. J’ai des difficultés à manger, ma gorge se contracte et je bloque. Et je n’ai jamais faim. J’ai une absence de sensation de faim. Pas d’amélioration. Ca a commencé à 15 ans et j’en ai 36. Les antidépresseurs ne m’ont pas aidé. Mon poids est faible et j’ai été diagnostiquée avec de l’anorexie à 15 ans. (Mais je n’ai jamais voulu maigrir. C’est juste que ça bloque donc finalement ce n’est pas de l’anorexie normale). A 15 ans j’ai été a l’hôpital pour enfant. Tous les repas familiaux, même avec les grands parents avaient cette couleur, cette couleur de l’enfer. Je n’ai pas trop de mémoire du passé, comme si je n’y avait pas accès. Je suis toujours en relation avec mes parents, même si je n’habite plus chez eux. Comme je n’ai pas trop de souvenirs du passé, je ne peux pas analyser quoi que ce soit. On m’a toujours dit que le problème venait de moi ceci dit, et que c’était à moi de plier. J’ai peut être cassé.

De : Cecily
Le : 27 août 2019
Témoignage : Première poussée de misophonie à l’âge de 6 ans, en classe, puis disparition du problème. Deuxième poussée vers 10 ans à table, « allergique » aux bruits de mastication de mon papa. Très honteuse, mais j’ai fini par l’avouer quand même et je me suis fait engueuler, traiter d’intolérante. Chronicisation du problème a l’internat en fin d’humanités, ou je devais éviter la salle télé à cause des mâcheuses de chewing gum. Explosion finale en première licence à l’université. Là, je suis devenue intensément « allergique » aux auditoires de l’université et plus tard à l’open space et aux bureaux partagés avec autrui. Mais voici une autre histoire, parallèle à celle de la misophonie et sans lien direct ou apparent avec elle. Au cours de mon éducation, je suis devenue progressivement colérique sous l’influence de ma mère qui avait besoin de se défouler sur moi.  Si je disais « non », ca l’enrageait, et alors elle me matait jusqu’à ce que je dise « oui ». Mais parfois, ce « oui » n’arrivait jamais car mon « non » était un vrai « non, c’est impossible, je n’y arrive pas », et pas un « non, je n’ai pas envie » ou un « non, j’ai envie d’être plus forte que toi ». C’était « Non, je ne sais pas manger cela et si je le mange quand même je vais vomir. » Ca dégénerait en très longues scènes de hurlement de ma part et d’engueulade de la sienne.  Plus tard c’était : « non, je suis fatiguée de l’école, je n’arrive pas à penser à tout et à faire tout ce qu’il faut comme il faut en temps voulu, je cumule les distractions et ce n’est pas de ma faute… » . Qu’est-ce qu’elle s’est moquée de tous mes « ce n’est pas de ma faute »!!  Alors quand pour la dixième fois j’avais oublié de prendre tel livre de classe au cours ou de faire un devoir, je me mettais de moi-même dans des crises de colère et de désespoir contre moi-même à l’école ou dans le bus scolaire. J’étais naïve, j’ai quelques traits autistiques dont cette naïveté mais je ne serai probablement pas diagnostiquée Asperger car je ne le suis probablement pas de naissance.  Je ne suis probablement pas neurodifférente, je serais alors une Asperger de Bettelheim et ça, ce n’est plus à la mode. Quand j’étais adolescente, elle repérait les points de divergence politiques ou autres entre nos conceptions du monde, et elle entrait dans la controverse. Elle s’arrangeait pour que je défende mon point de vue de plus en plus fort, jusqu’à me fâcher, puis elle disait que ma colère était le signe que j’avais tort et que je ne voulais pas reconnaitre que c’était elle qui avait raison. Et bien non, ma colère c’est le signe qu’on me flanque en colère, et cela ne prouve rien sur le fond. Je pense qu’il y a un rapport entre cet excès de colère qu’on a mis en moi, et ma misophonie. Mais c’est une hypothèse, pas quelque chose que je sens ou qui me permet de « guérir ». La misophonie ça vient et ca part si on retrouve une bonne vie. Et puis ça revient plus fort s’il y a un traumatisme qui survient après que ca ait disparu. Après, ca ne part plus, mais ca peut diminuer si on vit d’une manière spéciale, si on réussit à adapter son environnement à cette sorte d’hypersensorialité, en évitant d’y être trop exposé et en s’y exposant de manière controlée et dans un contexte positif. Ce n’est pas un « trouble psychiatrique léger » car cela peut entrainer une incapacité de travail partielle mais permanente : nécessité d’un poste de travail adapté, bureau à soi ou endroit sans stimuli déclencheurs. Cela peut aussi faire échouer la vie de famille ou l’altérer. En tant que misophones nous devons emprunter le même chemin de croix que les autres « malades imaginaires » qui nous ont précédés et qui ont obtenu une reconnaissance de leur état :  les fibromyalgiques par exemple, ou les autistes de type asperger sans retard mental. Nous devons avoir droit à un logement adapté, à des thérapies qui ne visent pas l’impossible guérison mais l’amélioration du lien social et la gestion de la colère misophonique, à un poste de travail adapté plutôt que d’être exclus de tout emploi puis de tout droit au chômage. D’après ce sondage tres instructif, on dirait que la cause de la misophonie est dans les relations familiales. Mais il n’y a pas pour autant une faute volontaire de la part de l’entourage. Nous avons besoin de nos proches et ils peuvent nous aider. Je peux donner un conseil ? Si vous ne savez plus manger en famille ou si les repas familiaux deviennent la galère, essayez une activité qui vous fera tous plaisir. Mangez séparement puis allez vous promener, ou au bowling ou dans n’importe quel endroit non misophonogène. Dans nos modes de vie contemporains, il est courant de dire qu’on mène des vies séparées mais qu’on se retrouve aux repas.  Et si c’était trop peu ? Bon, il faut essayer…

De : Jacques R.
Le : 5 août 2019
Témoignage : Bonjour, je ne crois pas que la misophonie soit liée à l’éducation. Pour ma part, j’ai été éduqué correctement mais mes parents étaient assez ouverts. Comme je l’ai écrit dans une autre rubrique, j’ai un caractère difficile à cerner, même par moi-même : je suis hyper-communicatif avec des inconnus mais incapable de dire « je t’aime » à mes proches. Ma misophonie semble être concentrée sur ces derniers et uniquement sur ceux que j’aime le plus ; jadis mes parents et maintenant  ma femme et mes enfants. Rarement, les bruits d’un enfant étranger ou d’un voisin de table inconnu qui mâche la bouche ouverte provoquent les réactions viscérales que j’éprouve presque quotidiennement avec ma famille.

De : Erual
Le : 29 mai 2019
Témoignage : Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une question éducative, mais plutôt d’un traumatisme dû à une exposition fréquente aux bruits de bouche de ma mère, à un moment fusionnel. A ma naissance, ma mère tenait à m’allaiter mais son lait était très pauvre et il parait que je pleurais beaucoup car j’avais très faim. Je perdais du poids et c’est une femme de la famille qui suggéra à ma mère de me faire un biberon. Il parait que je me suis jetée dessus. Ma mère était inquiète et énervée après moi qui ne me nourrissait pas avec son lait. Elle a toujours fait beaucoup de bruits en mangeant et j’imagine qu’elle devait me faire des bruits de succion ou des miam miam accentués pour m’inciter à boire le lait. A table, ma mère parlait la bouche pleine, tout le temps et imposait ses opinions. Cela me dégoutait. La première fois que j’en ai eu conscience, je devais avoir 8 ans. Ma mère était en train de manger mon goûter sans faire attention à moi car elle parlait à quelqu’un. J’ai passé mon enfance et plus à être martyrisée par les bruits de bouche de ma mère (inconsciente de ce qui se passait en moi),  à la fuir et à me sentir coupable. Cela ne m’empêchait pas de l’aimer et de faire la part des choses, dés lors que je n’étais plus face à elle. Je n’ai pas eu une éducation particulièrement stricte. Il me semble que la relation avec ma mère et nos tempéraments respectifs sont aussi des pistes de réflexion sur les causes probables de ma misophonie.

De : Valerie P.
Le : 23 mai 2019
Témoignage : Bonjour, je me souviens avoir ressenti une aversion pour les bruits de bouche très jeune. Il m’est Impossible de rester à côté de quelqu’un qui mâche la bouche ouverte ou fait des bruits de bouche. (Aspiration, succion, mastication, léchage etc…). J’ai eu une éducation stricte et nous devions manger bouche fermée et ne pas parler la bouche pleine. Je ne pense pas que mon éducation ait un rapport avec ma misophonie. Sur 4 enfants (j’ai 3 frères), un seul est aussi misophone. Les 2 autres ne le sont pas du tout ! Et enfant, j’étais la seule. J’ai commencé à me barricader derrière des paquets de céréales au petit déjeuner pour finir par ne plus les prendre avec les autres… Mes parents ont également eu une éducation très stricte et ne sont pas pour autant misophones. Ils détestent les mauvaises manières à table, mais ne ressentent pas cette montée de stress et d’agressivité que l’on peut ressentir à l’écoute de certains bruits.

De : Leicia C.
Le : 29 avril 2019
Témoignage : Bonsoir, j’ai parcouru avec attention la plupart des témoignages dans toutes les catégories et ai été interpellée par la qualité d’écriture, de syntaxe et d’orthographe des personnes atteintes de misophonie, et ce quel que soit l’âge… y aurait-il un lien entre niveau d’enseignement, milieu social favorable et difficultés à gérer les bruits « parasites » ? Ou bien une gêne des personnes évoluant dans un milieu moins favorable, à témoigner ? Désolée ceci peut paraître abrupte mais il n’y a aucune volonté discriminatoire de ma part et je m’excuse d’avance si j’ai heurté la sensibilité de quelqu’un…

De : Julie D.
Le : 03 décembre 2018
Témoignage : Je souffre depuis plusieurs années de misophonie mais plus le temps passe et pire c’est. Je suis constamment en conflit avec des personnes que j’adore mais qui malheureusement ne comprennent pas mon problème. Pouvez-vous m’aider à comprendre ce qu’il m’arrive car cela me fait très peur.

De : Françoise G.
Le : 07 septembre 2018
Témoignage : Bonjour, j’ai maintenant 60 ans et je découvre que « mon problème » a un nom : La misophonie ! Voici mon témoignage : La 1ère fois, c’était les bruits de mastication, bouche ouverte, de ma mère qui m’ont perturbé. L’énervement n’a fait que croître, mais je ne me pensais pas du tout le droit de critiquer ma mère à 8 ans ! J’ai osé en parler à mon père qui m’a expliqué quelle n’arrivait pas à respirer par le nez en mangeant, d’où la bouche ouverte en mastiquant. Fin de la discussion. J’ai passé mon enfance à me faire réprimander parce que je mettais les coudes sur la table pour me boucher les oreilles « discrètement ». J’avais juste l’air affalée sur la table mais en réalité, je me bouchais les oreilles. J’ai eu une éducation assez stricte, il est vrai (genre fais pas ci fais pas ça), mais je pensais qu’il s’agissait plus d’une sur sensibilité à tous ces bruits répétitifs due à un problème d’oreille ou un problème neurologique. Maintenant, j’entends de plus en plus mal depuis mes 45 ans et je suis appareillée. Ce qui gène ma vie sociale, car je ne comprends rien dés qu’il y a plus de 3 personnes qui parlent, mais en fait, je le ressens globalement comme une vraie bénédiction : il me suffit maintenant de « débrancher » mes appareils auditifs pour ne (presque) plus être gênée par tous ces bruits de bouches, de touches de claviers de téléphone ou PC, cliquetis de bics et autres reniflements récurrents. Et cela me sert de bonne excuse pour enfin oser demander aux personnes d’arrêter CE bruit, quel qu’il soit, parce que, vous comprenez, c’est pas ma faute, mais avec les appareils auditifs, c’est atroce ! En général, les gens font attention et cela me soulage bien ! Merci pour ce site qui aide à se sentir moins isolée !

De : Didoune Fleur
Le : 06 mai 2018
Témoignage : Etant borderline, diagnostiquée par l’une des meilleures thérapeutes qui existent ; ça m’a aidé à comprendre que ce sont tous les abus vécus lors de mon enfance jusqu’à mon adolescence qui m’ont transformé en humain hyper sensible. Le bruit repetitif sans fin, de basse, de plastique froissé, de métaux, les appareils à ondes (comme pour tuer les rongeurs : on failli me tuer/ j’ai fait une sorte d’attaque 🙁 ), les bruits d’os, les bruits de reniflement /toux/~ : m’empoisonne . C’est le genre de bruit qui me met en colère jusqu’à la peine, comme n’importe lequel être humain qui subit un calvaire PARDI. La musique instrumentale et quelques rares voix arrivent à dissiper les nuages, tout comme l’aromathérapie_7/7 j’ai toujours plusieurs fioles à humer. J’évite les sans gènes, les gens qui manquent de savoir vivre… mais c’est dur. J’habite un coin nature avec rivière montagnes forêts, avec moins de bruits qu’en ville, et respirer et voir mère Nature est le plus doux des remèdes indispensable à ma survie. Je souhaite bon courage aux borderlines, aux mysophones, et aux hypersensibles, pour qui le vivre ensemble n’est qu’une utopie 🙁 

De : Luc A.
Le : 02 mai 2018
Témoignage : Je suis respectueux du silence en général et des autres. J’aspire à vivre dans un monde fait de quiétude et de savoir-vivre. Je rejette en bloc l’anarchie, la bassesse, les comportements crasseux et abjects. Je fuis les personnes avec un manque d’éducation évident. Je hais d’ailleurs les scènes de cinéma tournées avec quelqu’un qui mange. Je trouve cela inutile et écœurant.

De : Lane P.
Le : 15 novembre 2017
Témoignage : Bonjour, j’ai découvert très récemment l’existence de la misophonie en lisant un article sur Facebook. Je suis soulagée d’apprendre qu’il s’agit d’une pathologie banale. Cela m’a ouvert le chemin pour me replonger dans mes souvenirs et trouver une explication à ma misophonie. Je ne pense pas que l’éducation déclenche la misophonie mais qu’elle résulte d’un choc traumatique dû à un comportement toxique de l’entourage direct du misophone. J’ai 48 ans et je souffre de cela depuis mon enfance. Je me suis posée la question suivante : quel est mon plus ancien souvenir par rapport à la misophonie ? Je me suis souvenue que ma sœur (qui a 5 ans de plus que moi) avait une habitude que je ne supportais pas. Elle prenait un bout de tissu de son oreiller entre les doigts et elle faisait un mouvement bruyamment avec sa bouche comme si elle tétait une tétine. Elle continuait alors que cela me dérangeait. Ce comportement a créé au fur et à mesure une colère en moi. Je pense qu’inconsciemment à partir de ce moment, mon cerveau associa les petits bruits à ce souvenir précis. Mon cerveau se mettait en colère parce qu’il interprétait ces bruits comme ces stimuli toxiques (ma sœur prenait du plaisir à me torturer mentalement). Tous les petits bruits me révulsaient et je revivais la torture déclenchée par ma sœur (elle ne m’a jamais laissé de place depuis ma naissance et passait son temps à m’exclure de la cellule familiale en étant vache avec moi. J’étais très malheureuse car mes parents n’y voyaient que du feu et ne me croyaient pas). Ce souvenir précis (totalement oublié et réveillé depuis la prise de conscience) me déclenche des sensations physiques très désagréables, comme si je revivais les scènes avec ma sœur et son mouvement de bouche comme si elle était un bébé…

De : Audrey B.
Témoignage : Je suis tombée sur votre site par hasard. Mais voilà un nouveau témoignage. Contrairement à la plupart des gens sur ce site,  j’ai seulement eu une période de misophonie. Pendant trois voir cinq mois,  je me focalisais sur tous les petits bruits agaçants et dérangeants du quotidien. J’ai eu la plupart des symptômes évoqués sur votre site. Je ne sais pas par quel miracle mais ça m’est passé. Ça s’est fait petit à petit. Je ne me suis même pas rendue compte que cette « maladie » (je ne sais pas quel terme employé) partait peu à peu. Aujourd’hui encore j’ai du mal pendant les très longs repas de famille. Mon grand père aspire sa soupe. Mon oncle se gratte la tête. Ma grand mère fait des petits bruits de bouche. Enfin bref, mes seules solutions sont de partir de table (mon jeune âge me le permet), ou je crée mon propre bruit : Ça me calme. Voilà,  je ne sais pas si mon témoignage vous aura aidé. Mais j’aurais au moins tenté. Merci.

De : Violette V.
Témoignage : Je m’appelle Violette, j’ai 17 ans et je rentre en Terminale. Je suis misophone depuis l’âge de 8 ans et mes réactions sont beaucoup plus fortes lorsque ça vient de mon père (puis de ma mère, mes grands parents mais beaucoup moins). Ces mêmes bruits (bruits de cuisine, pas, bruits de bouche, bâillements, et aussi certaines visions) ne me font quasiment aucun effet lorsque cela vient d’une personne extérieure à ma famille. C’est très dur pour moi car mes réactions sont telles que je ne parle plus à mon papa alors qu’on vit dans le même appartement et cela pèse sur toute ma famille… J’ai décidé de me prendre en main et de lire des livres (celui de Tom Dozier notamment) et de prendre rdv avec psy/sophrologue pour m’en sortir. Ainsi j’aimerais pouvoir discuter avec certaines personnes atteintes de misophonie pour m’aider dans ma « guérison » 🙂

De : Pierre R.
Témoignage : J’ai 35 ans et ai mis un nom à mes maux à 33 ans. J’ai vu une progression très progressive de mon intolérance au bruit depuis mon adolescence. Ma mère est une personne extrêmement colérique, stressée. Elle passe son quotidien à crier et hurler (lorsqu’elle était enceinte de moi, durant mon enfance…). Paradoxalement, elle ne supporte pas le bruit ambiant et semble aussi sujet à la misophonie. J’ai grandi et ai été éduqué au milieu des cries et hurlements. Vers 10 ans, j’ai commencé à sentir que les bruits de couteau sur les assiettes, sifflement de craie au tableau, des fourchettes, n’étaient pas agréable, mais sans plus. A 25 ans, j’ai effectué un voyage à Montréal. J’étais constamment dans du bruit (voiture, alarmes des pompiers fréquents..). Ca m’a agacé de ne jamais pouvoir trouver un moment par jour pour être à l’abris du bruit. Pourtant, j’y avais été une 1ère fois l’année d’avant, et n’avais pas eu ce problème. Depuis, tout a démarré : exactement comme ma mère, le bruit de la circulation, de la machine à laver chez moi, de la chasse d’eau… m’agaçait de plus en plus. Depuis mes 31 ans, le bruit des couteaux sur les assiettes, et fourchettes (les bruits très aigües en général) est devenu, non pas agaçant, mais insupportable ! Information peut-être importante : j’ai fait un burn-out l’année de mes 31 ans (aphasie). Mon intolérance aux bruits aigües (couteaux/fourchette notamment) est de plus en plus handicapante depuis quelques années. A leur manifestation, j’ai des bouffées de chaleur, fais des grimaces, ferme les yeux, me bouche les oreilles, pousse des murmures/cries, ai parfois des larmes. Contrairement à ce que j’ai entendu et lu, l’effet est identique si c’est moi qui génère le bruit. Depuis quelques semaines, je souffre même en imaginant le bruit… Difficile d’en parler à l’entourage qui assimile cela à de l’hypocondrie. On se retrouve donc seul. Obligation de quitter brutalement des repas entre amis au restau. Difficultés à communiquer pendant les pauses déjeuner au travail… Résumé : éducation et causes apparentes de ma misophonie : Mère criant quotidiennement pendant la grossesse, l’enfance / Début d’intolérance au bruit ambiant suite à un voyage dans un centre ville très bruyant / Véritable handicape aux bruits aigües (couteaux, fourchettes, sifflement de craie sur un tableau…) suite à un burn-out. En espérant que mon témoignage puisse apporter ou confirmer des pistes…

De : Fabienne S.
Témoignage : J ai 50 ans… Je viens de découvrir ce terme et tous les comportements et souffrances qui s y associent… tout correspond… soulagement… je ne suis pas seule et donc peut-être pas dingue !… Mais pas vraiment de traitement pour le moment… Terrible déception au vu des dégâts que ça provoque… Je pense qu’un lien peut-être établi avec l intimité… de l autre qui, effectivement dans ces moments de grande élégance nous oblige, malgré lui, à tout partager… quid de l éducation que nous avons reçue… Help.Help.help

De : Lo B.
Témoignage : Je crois que je suis misophone depuis l’enfance. Les bruits aigus, répétitifs ou grinçants m’insupportent mais la palme du son le plus dérangeant à mes yeux revient bien sûr aux fameux « bruits de bouche ». C’est ce que j’ai le plus de mal à supporter et c’est peut-être dû à l’enfance sans rentrer dans le côté très psy de la chose. Lorsque j’étais petite, mes parents m’ont abreuvée de « ferme la bouche quand tu manges », « on ne parle pas en mangeant », etc. Je me souviens qu’à l’époque, en tant qu’enfant, ça me demandait un réel effort de manger la bouche fermée mais je m’y suis contrainte. Sans doute que, aujourd’hui, outre le bruit de mastication en lui-même, c’est aussi le manque de politesse de l’autre et le fait qu’il ne fasse pas le même effort que moi qui m’insupporte. Mais bon, la misophonie ne s’arrête pas aux bruits de bouche… Le bruit de la vaisselle qui s’entrechoque, les freins qui crissent et globalement tous les sons forts et/ou aigus me donnent réellement la migraine et si la fatigue s’ajoute à ça, j’en pleurerais presque. J’essaye de porter mon attention sur autre chose, de me concentrer sur ma respiration. Parfois ça fonctionne.

De : Anne-Gaëlle
Témoignage : Je pense que oui cela peut être lié à notre éducation, pourquoi pas ? (J’ai 22ans). Moi je me rappelle que depuis petite, mon père se mettait dans une colère noire si on ne finissait pas son plat, si je ne le terminais pas alors il me forçait même si c’était au Mc Do et que c’était la petite tranche de cornichon, il me tenait la mâchoire et me l’enfonçait en me précisant que ce n’est pas moi qui faisait la loi ici ! Ma grand-mère me faisait toujours des remarques à table sur la manière dont je mangeais et comment bien se tenir, bien mettre les couverts dans l’assiette (LES BONNES MANIERES). Et puis je me rappelle aussi que ma sœur était délicate sur les repas mais étant donné que mes parents se mettaient dans une colère noire alors je me mettais à terminer son assiette à chaque fois (même des repas que je n’aimais pas du tout), en cachette, en engloutissant tout ce qu’il y avait comme restes pour éviter qu’elle subisse ! Aujourd’hui je mange de tout grâce à eux mais est-ce l’éducation qui aurait pu provoquer la misophonie ? Mais quel serait le rapport avec les gestes répétitifs que beaucoup ne supportent plus dont moi ? Entre les pieds qui bougent et le mâchement difficile de faire le lien…

De : Noémie B.
Témoignage : Bonjour ! Alors j’ai 17 ans. Je vais raconter vite fait ma vie. Alors pour moi la misophonie ne vient pas de l’éducation (pour moi en tout cas). J’ai été élevée par mes parents jusqu’à mes 10 ans. (Enfance très heureuse, familiale tout ça). Donc à mes 10 ans ça se complique. Mes parents se séparent. Et à mes 11 ans, ma mère se suicide. (Je dis ça en bref pour vous épargnez un racontage de vie de 3h). Donc pour moi, cela viendrait plus du choc psychologique de la perte d’un parent. Mais je pense que chaque cas de misophonie est différent. De plus, je n’ai que 17 ans. Donc pas forcément le recul suffisant sur ma vie pour voir une autre éventualité.

De : S.
Témoignage : Bonjour, j’ai toujours su que je souffrais d’une sorte de toc nerveux. Et je sais très bien à quoi cela est du. Je souffre, entre autre, d’une allergie aux bruits de bouche, même de mes chats. Je vis seule avec mes chats, lorsqu’ils se lèchent dans le silence de la pièce, ça m’insupporte à un degré inimaginable, j’ai une montée subite de colère, mélée d’une sorte de répulsion (pour le bruit, pas pour mes chats que j’adore), il faut que ça s’arrête dans la seconde, sinon je ne réponds plus de mes actes. Alors, je dégaine mes boules Quies toujours à portée de mains, ou bien je fais « cccchhhhttttt » de façon à ce que les chats sortent de la pièce, je mets de la musique qui couvre ou je quitte la pièce. Lorsque je vivais en couple, la même chose se produisait avec mon ami, mais au bout d’un certain temps d’intimité, pas dans les premiers temps où l’on fait plus attention à l’autre. Peut-être suite au relâchement subtil de l’autre au fil des mois ou des années, les attentions et les prévenances qui diminuent, et qui pouvaient alerter mon inconscient que mon couple évoluait vers le modèle du couple parental, qui n’était pas un modèle du genre. Cette pathologie a un rapport évident pour moi avec le huis clos familial, lors des repas qui étaient un véritable cauchemar, le face à face avec les parents « bouffant » comme des gorets, mais nous tapant dessus mes frères et soeurs et moi, afin que l’on mange correctement !! Nous étions prisonniers à table tant que nous n’avions pas terminés nos assiettes, sous peine de violences. J’ai aussi du mal à supporter des petits bruits répétitifs, lorsqu’ils émanent d’une personne que je n’aime pas, comme le bruit d’un clavier, le bruit de quelqu’un qui tourne les pages d’un livre, etc. Ces bruits ont toujours un rapport avec une partie du corps qui fait une action (manger, tourner des pages, taper sur un clavier), et c’est l’image de la partie du corps qui fait le bruit qui me vient à l’esprit, et me dégoute. Tels les doigts de ma mère dont je ne supportais ni la vue, encore moins le toucher. cela me provoquait de frissons d’horreur. Ces bruits m’insupportent, ainsi que les voix qui sifflent (réminiscence de la voix de serpent de ma soeur ainée qui me martyrisait impunément), mais ça se produit surtout dans un huis clos, à table, au restaurant, une chambre. Personnellement, il est évident que tout cela remonte à l’enfance, les parents dictatoriaux, la castration psychologiques, la privation de liberté et donc l’obligation de les supporter dans toutes leur horreur pendant toute l’enfance et l’adolescence, le huis clos de l’horreur. Depuis, tout ce qui me rappelle de près ou de loin les parents, me provoque des maux et des perturbations (je souffre de bruxisme, j’ai été boulimique pendant presque 10 ans, insomnies, stress en tous genre, tic et toc, etc). La plupart des problèmes remontent à l’enfance, comment l’enfant a été traité, s’il a été aimé ou non par ses parents est primordial pour l’adulte qu’il deviendra. Le vrai problème qui se pose maintenant est comment guérir de son enfance…

De : Ana H.
Témoignage : J’ai pris conscience et compris ma misophonie très récemment, alors que je faisais des recherches sur la gestion des acouphènes. En lisant les rares articles et témoignages sur le sujet, un point commun concernant l’éducation m’est apparut évident: ces personnes témoignaient toute d’une très forte contrainte.
Mon père était un tyran, manipulateur pervers narcissique. Dénigrement intellectuel et psychoaffectif constant ! Je n’avais aucun droit de m’exprimer ni d’exprimer quelque émotion que ce soit. Les repas étaient difficiles. Je n’avais pas le droit de parler à table, mais je prenais la défense de ma mère le plus souvent, car nous subissions tous l’égo névrosé de papa. Adulte, je ne supportais plus les bruits de mastication de mon père. De pire en pire à mesure qu’il vieillissait et manger comme un porc, parlait la bouche ouverte. J’avais des envies de meurtre ! Aujourd’hui, à table avec mon mari et les enfants, j’ai conscience de ce qui m’arrive. J’exige qu’ils mangent la bouche fermée. Mais dans les moments de conflits, ou quand je vais moins bien, que j’ai subi une « contrainte » suffisamment grande pour éveiller en moi les émotions en lien avec cette éducation, ma monophonie s’intensifie et même les bruits de bouche de mon conjoint qui est une crème! me sont insupportables.
Je ne vais plus au cinéma! Tout le monde y mange. L’autre point commun, évidemment, c’est que cela tourne autour des bruits de la bouche: Se nourrir, se parler, s’embrasser et donc s’aimer, sans contraintes excessives, en étant considéré et libre d’être soi-même… A.

De : Peggy B.
Témoignage : Ma fille de bientôt 15 ans se bouche les oreilles à table et attend que nous soyons sortie de table pour commencer à manger. Que faire pour l’aider ?

De : Souffrance et ral bol
Témoignage : Bonsoir, Niveau éducation c’est vrai que mes parents ont été sévère !! Lors de mes repas ils réagissaient très mal si on ne finissait pas son plat même si nous n’avions plus faim, ce repas pouvait duré des heures ou alors ils nous faisaient manger à la petite cuillère jusqu’à la dernière bouchée. Et ma grand-mère à chaque repas chez elle me reprenait en me disant de mâcher mieux, correctement etc

De : Alix
Témoignage : J’ai reçu une éducation très stricte et ma mère était alcoolique + une perverse narcissique.

De : Julie Vk.
Témoignage : Bonjour, j’ai 36 ans et depuis que j’ai a peu près 5 ou 6 ans, je ne supporte pas le bruit de la respiration des autres. Deja toute petite je dormais avec des boules kies car je ne supportais pas le bruit de la respiration de ma soeur qui dormait dans la meme chambre. Je me rappelle etre en panique si j’oubliais mes boules kies quand jallais dormir chez une copine. Personne ne le savait (a part mes parents). Javais honte de ressentir cela car le fait de ne pas supporter la respiration des autres pouvait leur faire croire que l’on ne supporte pas qu’ils vivent ! Pour ma part je pense qu’il s »agit d »un problème d’éducation. Ma mère a surprotégé ma petite soeur qui est arrivée 4 ans après moi, suite a un accouchement et naissance très difficile pour ma mère et ma soeur.
De plus mon père était très proche de moi et je pense que sans le vouloir ma mère m’en a voulu. Elle n’a pas arrangé les choses en me répétant tout le temps que j’étais méchante de ne pas supporter la respiration de ma soeur et que ça voulait dire que je ne supportais pas qu’elle vive, et aujourd’hui encore j’en entend parler… Bref, maintenant je n’hésite pas a dire que ce bruit me dérange, mais je n’en peux plus de ne pas supporter ça. J’aimerais vraiment me soigner et suis contente de voir ce soir que je ne suis pas la seule dans ce cas. Ah oui j’ai aussi du mal avec les macheurs de chewing gum bruillants.

De : Emilie P.
Témoignage : J’ai commencé adolescente à devenir intolérante et agressive face aux bruits de mastications, aux bruits de bouche, et à certains gestes répétitifs comme des mouvements de pieds (j’agressai mon père quand il bougeait ses orteils sur la petite table du salon par exemple) ou de mains, quelqu’un qui tape sur sa cuisse dans le métro, m’étouffe, je sers les dents et j’ai envie de le baffer. C’est insupportable, je suis mal, triste car je dois me contrôler en permanence et je n’ai jamais pu en parler sans être comprise comme souffrant de ça. Soit disant que le problème vient de moi et émane d’un souci de contrôle sur les autres. Chez moi on m’appelle Mussolini. A un moment, j’en ai voulu à ma mère car parfois quand j’étais petite il lui arrivait de s’agacer et elle me demandait d’arrêter, pas gentiment du tout, de faire quelque chose, comme jouer avec une bouteille d’eau ou bouger ma jambe. Mais sinon elle était formidable. Je me dis maintenant qu’elle aussi était peut être misophone. Merci pour vos recherches. Je suis heureuse de lire des témoignages. Ce que je ne comprends pas c’est l’agressivité surtout, quand il n’y a rien qui m’énerve je suis calme mais ces bruits… Je me suis carrément fêlée une dent de devant, c’est pour dire…

De : Lev
Témoignage : A l’âge de 5-10 ans environ, ma grand mère faisait des remarques par rapport à tous les bruits de la misophonie. je ne doute pas que cela ait influencé sur ma douleur. 

De : Marion D.
Témoignage : Je ne faisais que poser la question sans avoir la prétention de pouvoir y répondre. Moi j’avais (et j’ai toujours) des parents irrationnels qui se mettent dans des états de colère intenses pour trois fois rien, je me prenais des gifles si j’avais le malheur de manger la bouche ouverte, je devais répéter le geste de ranger une chaise jusqu’à être capable de la mettre « à sa place » au millimètre près et sans faire de bruit, quand me mère s’impatientait, elle claquait des doigts sans discontinuer jusqu’à ce que sa volonté soit faite, je devais marcher sans faire de bruit sinon c’était des insultes, je devais tourner le verrou de la salle de bain sans que ça ne fasse aucun son sans quoi j’étais bonne pour me faire engueuler, j’en passe et des meilleures, voilà pourquoi dans mon cas je vois une corrélation entre ma misophonie et mon éducation.

De : Sandine B.
Témoignage : Je n’ai absolument pas eu une éducation stricte au contraire assez permissive et j’ai été comme on dit  » pourrie gâtée » mais il est vrai que l’alimentation était un vrai point de confrontation avec ma mère, le seul domaine où elle ne lâchait pas prise…  » tu n’auras pas de dessert si tu ne finis pas ta viande »,  » tu ne sortiras pas de table si tu ne finis pas les légumes »,  » tu n’auras pas de gouter si tu ne fais pas ci… » La nourriture était un vrai mode de chantage affectif. Bébé  j’ai développé une anorexie du nourrisson, plus tard je suis devenue misophone, vers 12 ans. J’ai développé plusieurs troubles du comportement alimentaire : boulimie, anorexie. On m a beaucoup culpabilisée pour mon incapacité à manger avec les autres. A part mes enfants, personne ne l accepte. J’essuie également des moqueries. Ma soeur s’est moquée de moi toute mon adolescence et pourtant… Aujourd’hui elle est également devenue misophone. Deux soeurs, devenues misophones à 20 ans d écart. Où est le lien ???

De : Emilie V.
Témoignage : Je ne pense réellement pas que la misophonie soit liée à l’éducation. On m’a toujours appris à manger la bouche fermée (ce qui logiquement ne devrait pas faire de bruit – mais apparement pas toujours) mais rien de sévère et pourtant… Et puis tellement de bruits m’énervent que ça voudrait dire que j’ai été traumatisée toute ma vie dans tous les domaines…

De : Elisabeth M.
Témoignage : Je ne sais pas si une éducation stricte est liée à la misophonie parce que cette souffrance reste pour moi assez mystérieuse. Mais il me semble que c’est une piste à explorer. J’ai reçu une éducation assez sévère notamment sur le comportement à table ; je me faisais tancer vertement si je faisais du bruit en mangeant. Mais déjà quand j’étais enfant, j’avais intégré ces règles comme normales et je ne supportais pas d’entendre des gens parler la bouche pleine, manger la bouche ouverte etc. Il y a des aspects de ma misophonie que je ne peux pas relier à l’éducation (le bruit des sacs plastiques, par exemple) ; en revanche il y en a énormément qui relèvent du savoir-vivre. Quand je bouillonne de rage à côté de quelqu’un qui tousse sans complexe, j’ai envie de lui hurler qu’il est malpoli. Comme si je reproduisais sur les autres la colère de mon père quand je ne respectais pas les règles de politesse. Mais, encore une fois, je considère aujourd’hui ces règles justifiées et je suis effarée de voir que ça ne va pas de soi pour tout le monde… J’aurais préféré qu’on me les apprenne sans crier mais c’est tout.

De : Marion D.
Témoignage : Est-ce que certains d’entre vous pensent que la misophonie peut être due à une éducation excessivement stricte ? Je veux dire par là que dès l’âge de 4 ou 5 ans je me prenais des torgnoles pas croyables dès que je mangeais la bouche ouverte. Pensez-vous que la misophonie peut être induite par ce genre de traumatisme ?